Assistante Virtuelle : Le jour où j'ai failli tout arrêter

Tout n’est pas que licornes et paillettes au pays de l’assistante virtuelle !

Aujourd’hui,  je vous relate mon expérience la plus difficile, celle qui a failli me mener à jeter l’éponge tout simplement…

Entendons-nous bien. L’objectif de cet article est uniquement de vous expliquer que vous risquez d’avoir ce genre d’expériences à plus ou moins haut degré. Il ne faut pas pour autant tout laisser tomber. Cependant, il ne faut pas non plus vous laisser enterrer par la situation, car il est vraiment difficile de sortir du trou une fois qu’on est bien au fond…

Assistante Virtuelle : le jour où j’ai failli tout arrêter

La chronologie des évènements :

  • Le début de l’aventure
  • L’évolution des missions
  • Ce qui aurait dû me mettre la puce à l’oreille
  • La descente aux enfers
  • Toucher le fond…

1 – Le début de l’aventure

J’ai créé mon entreprise d’assistante virtuelle le 1er septembre 2018. J’ai eu la chance de décrocher ma première mission à la mi-octobre 2018, donc pas énormément de délai d’attente avant de sauter dans le grand bain ! C’était pour le compte d’un infopreneur, donc un domaine de formation majoritairement virtuelle, sujet qui m’intéressait au plus haut point.

Vous pouvez lire cet article où je vous explique pourquoi j’ai voulu devenir assistante virtuelle.

Oh bien sûr, ce n’était pas super intéressant, c’était mal payé mais c’était une première mission et je considérais cette période comme une phase d’apprentissage. Je ne connaissais pas toutes les ficelles du métier à mes débuts. Je n’ai pas la prétention de toutes les connaître aujourd’hui, mais j’ai progressé !

Je dois dire que les premiers temps ont été assez sympas. J’ai rencontré des personnes géniales avec qui je suis toujours en contact aujourd’hui et j’espère avoir la chance de retravailler avec elles un jour.

2 – L’évolution de ma mission

Au bout de quelques mois, 8 pour être exacte, au cours desquels ma mission se limitait à répondre aux emails du service client et à faire quelques tâches administratives par-ci, par-là, j’ai eu l’opportunité de remplacer le manager qui quittait le navire.

J’avoue aujourd’hui que ce manager me semblait complètement désordonné et incompétent. Compte tenu de mon passé de chef d’entreprise, j’étais convaincue que je pourrais faire bien mieux. En effet, au cours de cette période (qui a quand même duré 13 ans !), j’avais appris le management, la stratégie, l’organisation et toutes les compétences qui semblaient manquer à l’ancien manager… Comme si j’avais pu me douter du bourbier dans lequel je m’apprêtais à m’enliser 😫… J’ai donc récupéré le bébé et ce n’est que quelques temps après que je me suis rendue compte de l’étendue de la tâche et surtout de la difficulté que j’aurais à la mener à bien. Beaucoup de dossiers en cours, incomplets, interrompus, inachevés pour des raisons que j’ignorais.

Mais à ce moment là, j’étais encore persuadée que je pourrais relever le défi. J’avais à mes côtés une équipe en or, pleine de personnes plus compétentes les unes que les autres. Bref, tous les éléments étaient réunis pour réussir ma mission. Sauf que… cela ne s’est pas déroulé comme prévu.

3 – Ce qui aurait du me mettre la puce à l’oreille

Je me suis donc attelée à la tâche de satisfaire mon client par tous les moyens possibles et imaginables. Pour ne rien vous cacher, j’étais enchantée de faire quelque chose en rapport avec les compétences que j’avais à proposer. J’ai donc commencé à « essayer » de mettre de l’ordre dans tous les encours. Mes journées de travail étaient sans fin, mes week-ends inexistants. Je dormais même dans le salon pour ne pas réveiller mon mari lorsque j’allais me coucher au milieu de la nuit.

Mon client était difficile à satisfaire, ça je m’en étais rendu compte, mais j’en avais pratiquement fait une affaire personnelle. Je multipliais les propositions et les solutions dans l’espoir d’obtenir ne serait-ce qu’un minimum d’encouragement, pour au moins savoir que j’étais sur la bonne voie. Mais rien de tout cela. En revanche beaucoup de reproches… Un souvenir en particulier : un après-midi, j’avais enfin réussi à me libérer quelques heures pour aller chez le coiffeur. Le client m’a alors demandé si cétait si long parce que j’allais à un mariage 🙄. J’aurais du d’emblée lui répondre que j’étais un entrepreneur qui fournissait des prestations à un autre entrepreneur. A ce moment là, j’avais déjà compris que ce client ne tolérait aucune explication qui n’allait pas dans son sens…

4 – La descente aux enfers

J’aurais du arrêter… J’avais bien compris que j’allais y laisser des plumes, voire ma peau, mais j’avais la tête dans le guidon, donc je continuais à pédaler droit dans le mur.

Si j’ai tenu, c’est grâce à l’équipe qui m’entourait, je ne les remercierai jamais assez.

Je continuais à enchainer des semaines de 60 heures. Pour le coup, la paye était bonne, mais je n’avais pas le temps d’en profiter… J’avais une équipe super qui faisait tout ce qu’elle pouvait pour avancer dans le bon sens mais les consignes n’arrêtaient pas de changer. Parfois même, le client changeait d’avis après avoir validé toutes les opérations et il fallait tout recommencer. Peu importe ce que je faisais, rien n’allait jamais. Je sais, lorsque j’écris cela, que cela ressemble à du « pauvre Calimero ». Ce n’est pourtant que la triste vérité. Je me rendais compte que le client prenait des décisions sans m’en avertir et me reprochait ensuite de ne pas avoir exécuté ses demandes ! J’ai finalement pris conscience que c’était toujours le dernier qui parlait qui avait raison et que le client ne rechignait jamais à dénigrer ouvertement les personnes qui espéraient désespérément de maintenir une sorte de collaboration professionnelle avec lui… jusqu’à ce que j’entende que nous étions « des bigorneaux accrochés à leur rocher ». Sans vous mentir, rien que d’écrire ces mots, j’ai un vague arrière-goût de nausée qui me monte à la gorge.

Selon le client, je n’étais pas un bon manager car je n’étais pas clairement du côté de la direction. Au contraire, je prenais toujours la défense de mon équipe. Mais quand il n’y a rien à reprocher à ses équipiers, faut-il les blâmer quand-même pour être perçu comme un bon manager ???? J’ai eu l’occasion de repenser à cette question lors des mois de passage à vide qui ont suivi et je persiste à penser qu’un bon manager doit être juste et intègre, quoi qu’il lui en coûte.

5 – Toucher le fond…

et se dire qu’il est temps de jeter l’éponge…

Nous avions des rendez-vous téléphoniques quotidiens en vue de mettre en place un gros projet. Des rendez-vous qui dérivaient inlassablement du sujet et qui n’avançaient à rien. Des meetings qui me donnaient des crampes à l’estomac, au point de devoir prendre un traitement dès le matin en espérant que ça passe… En plus du traitement pour le sommeil, car celui-là m’avait bel et bien désertée.

J’ai pris la décision de rendre mon tablier un jour de réunion où il y avait un invité surprise qui avait pris possession du projet que je « tentais » de mener à bien avec le peu d’informations (contradictoires en plus) à ma disposition pour le faire avancer. Nous étoins réunis pour un passage au grill en bonne et due forme par ce nouvel arrivant à qui le client avait fait avaler que nous étions tous plus incompétents les uns que les autres. J’ai donc assisté à cette réunion, en me disant qu’il fallait que j’arrête, que j’y laissais ma santé pour rien finalement. Un dernier sursaut de courage en fin de réunion et j’ai déclaré que j’arrêtais, que j’avais d’autres projets (vivre par exemple !) et que je ne souhaitais pas continuer.

Je me suis laissée engloutir par le burn-out, qui a été suivi d’une bonne petite dépression qui n’en a pas encore complètement fini avec moi.

Cela fait un an que j’ai dit stop, cela fait un an que je voulais écrire cet article mais je ne voulais pas l’écrire avant d’être persuadée à 100% qu’un client ingérable ne doit pas ternir ce beau métier !

Ce que j’ai appris

Je suis passée par plusieurs phases avant d’arriver à tirer des leçons de cette expérience !

Ce que j’ai retenu, c’est qu’il faut suivre son instinct car il se trompe rarement. Lorsqu’on fait tout ce qu’il faut, il faut tenir sa culpabilité à l’écart. On ne peut pas plaire à tout le monde, on ne peut pas satisfaire tout le monde et ce n’est pas grave. L’important, c’est de ne pas se perdre en route. Ne donnez jamais le pouvoir à quelqu’un de vous anéantir, car la remontée est longue et difficile.

Vous devez également vous donner le droit de dire non. Vous n’êtes pas une machine. Autant je suis absolument pour faire des efforts et travailler de longues heures sur un projet, cela doit être votre décision et non votre condamnation.

Quand on a tout essayé et que la seule solution c’est de congédier le client, congédiez-le, mettez un terme à cette mission qui vous pourrit la vie. Ce n’est pas pour ça que vous avez eu envie de devenir assistante virtuelle. Il y a d’autres clients à démarcher, d’autres clients qui sauront vous apprécier à votre juste valeur.

La dernière chose que j’ai apprise, c’est que j’aurais dû me former pour ne pas débarquer dans ce métier sans en comprendre parfaitement les tenants et les aboutissants.

Si vous souhaitez apprendre de mes erreurs, je vous invite à consulter cette page où j’ai créé une formule d’accompagnement personnalisée.

N’oubliez pas de prendre soin de vous, c’est tout ce qui compte au final 😉.